En bref : Faut-il acheter des actions Kering ?
Les points positifs
- Valorisation attractive
- Marques prestigieuses
- Dividende élevé
Les points négatifs
- Dépendance à Gucci
- Concurrence intense
- Risques géopolitiques
Analyse fondamentale rapide
Cette analyse est fournie à titre informatif uniquement. Consultez un conseiller financier avant de prendre toute décision d’investissement.
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Cours de l’action Kering en Bourse
Présentation de l’action Kering
Kering est un groupe international de luxe basé en France, fondé en 1963 par François Pinault. L’entreprise s’est positionnée comme l’un des leaders mondiaux du secteur du luxe, avec un portefeuille diversifié de marques prestigieuses.
Le groupe Kering est structuré autour de plusieurs maisons de luxe renommées, chacune ayant sa propre identité et son héritage unique :
- Gucci : Fondée en 1921, Gucci est la marque phare du groupe. Elle est reconnue pour son style audacieux et son savoir-faire italien. Gucci représente la plus grande part du chiffre d’affaires de Kering.
- Saint Laurent : Créée en 1961 par Yves Saint Laurent, cette maison est synonyme d’élégance parisienne et de modernité. Elle a connu une croissance significative ces dernières années.
- Bottega Veneta : Célèbre pour sa maroquinerie de luxe et son travail du cuir, Bottega Veneta incarne l’artisanat italien d’excellence.
- Balenciaga : Marque de haute couture fondée en 1917, Balenciaga s’est réinventée comme une marque de luxe avant-gardiste sous la direction créative de Kering.
- Alexander McQueen : Cette maison britannique, connue pour ses créations audacieuses, complète le portefeuille de mode de Kering.
En plus de ces marques principales, Kering possède également des marques de joaillerie et horlogerie telles que Boucheron, Pomellato, et Ulysse Nardin.
La stratégie du groupe repose sur plusieurs piliers :
- Le développement organique de ses marques existantes
- L’innovation dans les produits et les processus
- L’expansion géographique, notamment sur les marchés émergents
- Une approche de développement durable dans l’industrie du luxe
Kering opère dans plus de 1300 boutiques à travers le monde et emploie environ 38 000 personnes. Le groupe est coté à la Bourse de Paris et fait partie de l’indice CAC 40.
B. Mauvais résultats en 2023
L’année 2023 a été particulièrement difficile pour le groupe Kering, marquée par une baisse significative de ses principaux indicateurs financiers.
Le chiffre d’affaires du groupe a enregistré une décroissance notable. Selon les données publiées, Kering a réalisé un chiffre d’affaires de 19,6 milliards d’euros en 2023, ce qui représente une baisse de 4% par rapport à l’année précédente à taux de change comparables.
Cette diminution du chiffre d’affaires s’est directement répercutée sur les bénéfices du groupe. Le résultat opérationnel courant a connu une chute de 15%, s’établissant à 4,7 milliards d’euros. Le résultat net part du groupe a également subi une forte baisse, avec un recul de 17% pour atteindre 3,1 milliards d’euros.
La marge opérationnelle courante du groupe s’est également détériorée, passant de 27,5% en 2022 à 24,3% en 2023, soit une baisse de 320 points de base.
Ces résultats en baisse s’expliquent par plusieurs facteurs :
- La sous-performance de Gucci, la marque phare du groupe, qui a vu ses ventes reculer de 6% sur l’année.
- Un ralentissement général du marché du luxe, particulièrement marqué en Chine et aux États-Unis.
- Des investissements importants réalisés pour repositionner certaines marques, notamment Gucci.
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Évaluation du prix juste de l’action Kering
Le modèle d’actualisation des flux de trésorerie (DCF), largement utilisé par les analystes financiers, suggère une juste valeur estimée de 532 euros pour l’action Kering. Avec un cours actuel de 254 euros, cette analyse laisse entendre que l’action serait sous-évaluée d’environ 52,2%, offrant potentiellement une marge de progression significative.
P/E de Kering
L’examen du ratio Prix/Bénéfices (P/E) apporte un éclairage complémentaire sur la valorisation de Kering. Actuellement, le P/E de Kering s’établit à 15,0x, ce qui est nettement inférieur au P/E moyen du secteur du luxe européen de 24,3x. Cette comparaison suggère que Kering pourrait être sous-évalué par rapport à ses pairs, bien qu’il soit crucial de prendre en compte les spécificités de chaque entreprise dans cette analyse.
La comparaison avec les pairs du secteur du luxe, notamment LVMH et Hermès, révèle que Kering affiche des multiples de valorisation inférieurs. Cette différence pourrait refléter les défis actuels auxquels l’entreprise est confrontée, notamment la performance de Gucci, mais elle pourrait aussi indiquer un potentiel de rattrapage si Kering parvient à surmonter ces obstacles.
Les prévisions des analystes offrent une perspective supplémentaire sur la valorisation de Kering. La moyenne des objectifs de cours s’établit à 339 euros, ce qui implique un potentiel de hausse d’environ 33% par rapport au cours actuel. Cependant, il est important de noter la dispersion des estimations, qui vont de 280 à 400 euros, reflétant les incertitudes entourant les perspectives de l’entreprise.
L’analyse du rendement des dividendes révèle un taux actuel de 5,5%, supérieur à la moyenne du secteur. Ce rendement élevé pourrait être interprété comme un signe de sous-évaluation du titre, mais il pourrait également refléter des inquiétudes quant à la pérennité du dividende dans un contexte de défis opérationnels.
Au-delà des chiffres, des considérations qualitatives entrent en jeu dans l’évaluation de Kering. La force des marques de son portefeuille et son potentiel de croissance à long terme dans le marché du luxe pourraient justifier une prime de valorisation. Néanmoins, les défis actuels, en particulier la performance de Gucci, pèsent sur la valorisation à court terme.
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Les perspectives pour Kering
Les perspectives de Kering s’articulent autour de plusieurs axes stratégiques visant à redynamiser sa croissance et à renforcer sa position dans le secteur du luxe.
Stratégie de relance de Gucci
La priorité absolue de Kering est le redressement de sa marque phare, Gucci. Le groupe a nommé un nouveau directeur artistique, Sabato De Sarno, en janvier 2023. Sa mission est de repositionner la marque vers un style plus intemporel et sophistiqué, s’éloignant de l’esthétique flamboyante qui a caractérisé Gucci ces dernières années. Les premières collections de De Sarno seront cruciales pour évaluer l’efficacité de cette nouvelle direction créative. Kering prévoit d’augmenter les investissements en marketing et en développement de produits pour soutenir ce repositionnement.
Diversification du portefeuille
Face aux difficultés de Gucci, Kering cherche à réduire sa dépendance envers sa marque principale. Le groupe met l’accent sur le développement de ses autres marques, notamment Saint Laurent et Bottega Veneta, qui ont montré des performances prometteuses. Kering envisage également des acquisitions stratégiques pour renforcer son portefeuille, avec un intérêt particulier pour les marques de joaillerie et d’horlogerie de luxe, un segment en forte croissance.
Expansion sur les marchés émergents
Kering continue de cibler une croissance significative dans les marchés émergents, en particulier en Asie. La Chine reste un marché clé, malgré les récentes turbulences économiques. Le groupe prévoit d’intensifier ses investissements dans la région, notamment en développant son réseau de distribution et en adaptant ses stratégies marketing aux préférences locales.
Accélération de la transformation digitale
Le groupe a annoncé son intention d’accélérer sa transformation numérique. Cela inclut le développement de l’e-commerce, l’amélioration de l’expérience client omnicanal, et l’utilisation accrue des technologies de pointe dans la gestion de la chaîne d’approvisionnement et la personnalisation des produits.
Optimisation de la structure de coûts
Face aux défis actuels, Kering a annoncé des mesures d’optimisation de sa structure de coûts. Cela inclut une revue des dépenses opérationnelles et des investissements, visant à améliorer l’efficacité sans compromettre la qualité des produits ou l’expérience client.
Perspectives financières de l’action Kering
Les analystes prévoient une croissance modérée pour Kering dans les années à venir, avec des estimations de croissance du chiffre d’affaires d’environ 5,1% par an. La marge opérationnelle devrait se stabiliser à moyen terme, à mesure que les investissements dans le repositionnement de Gucci porteront leurs fruits.
Analyse du management de Kering
La direction de Kering est caractérisée par une stabilité et une expérience significatives, éléments cruciaux dans l’industrie du luxe où la continuité et la vision à long terme sont essentielles.
Le PDG de Kering, François-Henri Pinault, occupe ce poste depuis mars 2005, totalisant une ancienneté de 19,42 ans. Cette longévité témoigne d’une stabilité au plus haut niveau de l’entreprise et d’une connaissance approfondie du groupe et de son secteur d’activité. La rémunération annuelle totale de M. Pinault s’élève à 4,80 millions d’euros, composée à 25% de salaire fixe et à 75% de bonus, incluant des actions et options de l’entreprise. Cette structure de rémunération vise à aligner les intérêts du PDG avec ceux des actionnaires.
L’implication directe de M. Pinault dans l’entreprise se reflète également dans sa participation au capital. Il détient directement 0,03% des actions de la société, représentant une valeur de 9,45 millions d’euros. Bien que modeste en pourcentage, cette participation représente un investissement personnel significatif, renforçant l’alignement entre la direction et les actionnaires.
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Faut-il acheter des actions Kering – Mon avis
L’investissement dans les actions Kering nécessite une analyse approfondie des forces, faiblesses, opportunités et menaces auxquelles l’entreprise est confrontée. Voici mon avis professionnel sur l’opportunité d’investir dans Kering :
Points positifs :
- Valorisation attractive : Avec un ratio P/E de 15,0x, inférieur à la moyenne du secteur, Kering semble actuellement sous-évalué par rapport à ses pairs.
- Portefeuille de marques prestigieuses : Kering possède des marques de luxe renommées, offrant un potentiel de croissance à long terme dans un marché du luxe en expansion.
- Dividende attrayant : Le rendement du dividende de 5,5% est supérieur à la moyenne du secteur, offrant un potentiel de revenus réguliers aux investisseurs.
- Stratégie de redressement : Le groupe a mis en place une stratégie claire pour relancer Gucci et diversifier ses sources de revenus.
- Solidité financière : Malgré les défis actuels, Kering maintient une structure financière saine, lui permettant d’investir dans son avenir.
Points de vigilance :
- Dépendance à Gucci : La performance de Kering reste fortement liée au succès de Gucci, dont le redressement n’est pas encore assuré.
- Concurrence intense : Le secteur du luxe est hautement compétitif, avec des rivaux comme LVMH et Hermès qui surperforment actuellement Kering.
- Risques géopolitiques et économiques : Les tensions internationales et le ralentissement économique, notamment en Chine, peuvent impacter les ventes de produits de luxe.
- Transformation digitale en cours : Bien que Kering investisse dans sa transformation numérique, le groupe doit accélérer pour rester compétitif dans un marché en rapide évolution.
- Pression sur les marges : Les investissements nécessaires pour relancer la croissance pourraient peser sur les marges à court terme.
Mon avis sur Kering
Compte tenu de ces éléments, je considère que l’action Kering présente un potentiel d’investissement intéressant pour les investisseurs ayant un horizon à long terme et une tolérance au risque modérée. La valorisation actuelle offre une marge de sécurité, tandis que le dividende attractif peut compenser une partie du risque.
Cependant, il est crucial de noter que le redressement de Kering, en particulier celui de Gucci, prendra du temps. Les investisseurs doivent être prêts à faire face à une volatilité potentielle à court terme.
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